Polémique autour de la voiture éléctrique: est-elle plus ou moins polluante?

Dans le monde entier, les constructeurs automobiles font la promotion des véhicules électriques comme une technologie clé pour réduire la consommation de pétrole ainsi que pour lutter contre le changement climatique. La ville de Paris a exprimé le souhait de voir disparaître les voitures à essence dans la capitale d’ici 2030. A ses côtés, Bruxelles, Oslo, et beaucoup d’autres villes qui souhaitent devenir plus écologiques. Certes, les véhicules électriques connaissent un essor grandissant, mais une question persiste : sont-ils vraiment aussi écologiques qu'ils paraissent ?

Des voitures vertes, vraiment?

Dans l'imaginaire collectif, pour la plupart, les voitures électriques sont perçues comme étant très vertes, ou du moins plus vertes que les voitures à essence. Cependant, elles ont tout de même des effets néfastes sur l'environnement.

Premièrement, il est important de noter que la façon dont l'électricité est produite compte considérablement. La plupart des voitures électriques vendues aujourd'hui ont tendance à produire beaucoup moins d'émissions que la plupart des voitures à essence. Mais ceci dépend presque entièrement de la quantité de charbon brûlé afin de recharger ces véhicules. Les réseaux électriques doivent devenir conséquemment plus propres avant que les voitures électriques n’émettent vraiment aucune émission.

Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology ont trouvé un moyen de d’évaluer les impacts climatiques de différents modèles de véhicules. Ils ont créé une plateforme interactive en ligne où ils ont regroupé tous les facteurs les plus pertinents qui mesurent ces impacts, comme les émissions impliquées dans la fabrication des voitures et dans la production d'essence et de carburant diesel, l’évaluation de la quantité d'essence que les voitures traditionelle consomment et la provenance de l'électricité pour recharger les véhicules électriques.

On peut affirmer avec vigueur que les voitures électriques sont presque toujours plus écologiques que les voitures à essence. Il est vrai que les voitures électriques peuvent générer plus d’émissions dues à leur batterie, néanmoins leur moteur reste tout de même plus efficace que les moteurs des voitures à essence qui brûlent des combustibles fossiles. Bien souvent, le charbon brûlé pour générer l’électricité qui recharge les voitures à tendance à être le facteur qui détermine la quantité d’émissions générées. 

Dorénavant, ce qui est une bonne nouvelle pour la voiture électrique, la plupart des pays s'attèlent à assainir leurs réseaux électriques. En Europe, les services publics ont retiré des dizaines de centrales au charbon au cours de la dernière décennie et sont passés à un mélange de gaz naturel, d'énergie éolienne et solaire à faibles émissions. En conséquence, les véhicules électriques sont devenus globalement plus propres. L’aspiration est de rendre les réseaux électriques sans carbone, ce qui semblerait être une promesse pour une solution climatique durable. Et même parmi les prix offerts aux gagnants des loteries et tombolas, ce sont désormais des voitures éléctriques qui sont mises en jeu, signe évident d'une popularisation galopante en ces temps pandémiques qui ont vu naitre les initiatives vertes les plus insolites!

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Des matières premières peu écologiques

Deuxièmement, ce qui rend les voitures écologiques pas tout à fait écologique est le fait que les matières premières peuvent constituer une source de problèmes écologiques et sociaux. Effectivement, les ions qui alimentent la plupart des véhicules électriques reposent sur des matières premières telles que le cobalt ou encore le lithium, qui sont liées à de graves problèmes environnementaux et de droits humains.

L'extraction du cobalt par exemple produit des résidus et des scories dangereux qui peuvent s'infiltrer dans l'environnement, et les communautés aux alentours des points d’extraction sont fortement exposées à ce minéral. Souvent, les mines de cobalt sont artisanales et non réglementées, et les travailleurs, souvent des enfants, sont sous équipés et leur santé est mise en péril. Pour ce qui est du lithium, extrait d’Australie ou de pays d’Amérique du Sud tel que l’argentine ou encore le Chili, les opérations chargées de son extraction utilisent de grandes quantités d'eau souterraine pour pomper les saumures, puisant l'eau disponible pour les agriculteurs et les éleveurs autochtones.

De plus, l'extraction des métaux de leurs minerais nécessite également un processus appelé fusion, qui peut émettre de l'oxyde de soufre et d'autres polluants atmosphériques nocifs pour l’environnement et pour l’homme.

Des perspectives encore plus vertes

Les constructeurs automobiles se sont engagés à prendre en considération et à éliminer ces sources de conflits internes qui freinent l’avancée écologique des voitures électriques.  

Enfin, le recyclage dans la fabrication des voitures électriques pourrait être amélioré, afin d’empêcher un empilement de batteries usagées. La plupart des véhicules électriques d'aujourd'hui utilisent des batteries d’ion de lithium, qui peuvent stocker plus d'énergie dans le même espace que les anciennes technologies de batteries au plomb-acide plus couramment utilisées. Cependant, le pourcentage de recyclage pour ces batteries est très faible contrairement au recyclage des batteries traditionnelles. Les experts qui travaillent constamment pour améliorer cette nouvelle technologie espèrent voir ce pourcentage augmenter.

En bref, la voiture électrique représente une technologie prometteuse qui a encore du chemin à parcourir avant de devenir complètement verte.