La pandémie a indéniablement affecté notre mobilité, et notre manière de voyager. Le tourisme, notamment au Canada, a été l’un des secteurs les plus touchés. Néanmoins, et comme dans toute chose, même les passages à vide peuvent avoir des bénéfices. Et ces plusieurs mois de pause ont permis aux professionnels de se questionner sur leurs pratiques, et de réfléchir aux nouvelles manières de faciliter le voyage, et d’encourager la découverte.
Mieux communiquer pour attirer les voyageurs
Les stratégies marketing et le développement de nouveaux produits et services adaptés aux nouvelles attentes et aux nouveaux besoins des voyageurs continueront de faire la différence entre le succès et l'échec. Les destinations touristiques ont bien compris cet enjeu, et redoublent d’efforts pour améliorer leur visibilité, notamment sur les réseaux sociaux. De nombreuses régions cherchent également à se démarquer en développant un marketing de niche. Au Canada, on voit ainsi de plus en plus de communes mettre en avant leurs lieux de divertissement (comme les casinos qui bénéficient désormais d’une législation plus favorable) pour attirer un groupe très spécifique de touristes.
La technologie peut apprendre à mieux connaitre ses clients
L'utilisation de la technologie, à la fois pour le développement de nouveaux produits et services – en particulier tout ce qui concerne le sans contact – et pour mieux saisir les attentes des touristes sera une autre arme de prédilection des professionels du secteur. Les enjeux autour de la Big Data sont ainsi énormes, puisqu’ils s’agit d’une mine d’informations précieuses pour orienter à la fois la création de nouveaux services, mais aussi proposer des axes de communication pertinents.
D’autres outils technologiques, comme la réalité augmentée, par exemple, rendront de plus l’opportunité de se familiariser avec une destination avant même de prendre l’avion bien plus accessible !
Des destinations idéales pour les 12 mois de l'année
La désaisonnalisation a toujours été un facteur crucial dans certaines destinations touristiques à saison très marquée, principalement celles qui ont basé leur offre sur des plages ensoleillées et n'ont pas varié leurs services dans des ressources touristiques existantes sous-évaluées afin d'allonger leurs saisons touristiques.
La nouvelle offre qui doit émerger donne naissance à la possibilité de co-créer la destination en prenant en compte les 12 mois de l'année et sur l'ensemble du territoire (tourisme 360º / 365 jours).
Le télétravail comme moyen d’élargir son offre
C'est l'une de ces tendances qui a connu une croissance exponentielle ces derniers mois. La collaboration entre les différentes entités qui composent la destination et les différents types d'hébergement sera essentielle pour attirer une demande qui cherche de nouvelles destinations et qui est un facteur fondamental de la désaisonnalisation. Les travailleurs qui sont de plus en plus à pouvoir quitter leur bureau pour travailler d’où ils le souhaitent seront ainsi à la recherche d’espaces d’hébergement adaptés au télétravail, de communautés de digital nomad dans lesquelles s’intégrer, et d’autres services simplifiant une expatriation de courte durée. Des destinations comme Madère l’ont parfaitement compris, en proposant des expériences toutes en 1.
Le tourisme sera éco et durable ou ne sera pas
La durabilité était déjà une tendance croissante avant que la pandémie ne se produise. Elle doit désormais devenir une condition sine qua non pour les différentes destinations et opérateurs. Il ne s'agit pas de ne pas grandir, mais de le faire intelligemment, en profitant de toutes les ressources sans les compromettre.
Leur donner de la valeur grâce au tourisme lui-même est l'une des clés et c'est l'un des piliers fondamentaux du tourisme régénératif. Les voyageurs qui optent pour ce type de tourisme ne veulent plus seulement laisser un lieu tel qu'ils l'ont trouvé. Ils désirent désormais l'améliorer après leur séjour en participant à des activités typiques de la région, en respectant la destination comme s’il s’agissait de leur lieu de résidence et en investissant leur argent pour contribuer au développement économique local.
Un nouveau tourisme à dimension humaine
Selon l'universitaire du tourisme Fabio Carbone, le tourisme post-COVID devrait également se concentrer davantage sur les personnes que sur les destinations. Ceux qui souhaitent s'éloigner de mesures telles que la distanciation sociale utiliseront probablement les voyages pour embrasser les relations existantes avec leurs proches vivant à l'étranger ou permettre de nouvelles rencontres. Carbone suggère que pour l’ensemble de ces raisons, le tourisme post-Covid pivotera vers la priorité au développement humain, au dialogue et à la paix.